Salles d’audience

PROGRAMME : Construction de 3 salles d’audience (Colombier-Saugnieu 69)
MAÎTRISE D’OUVRAGE : SGAMI
BUDGET : 1,95 M€ HT
MISSION : ESQUISSE (concours)
SURFACE DE PLANCHER : 375 m²
ANNÉE : 2022

Le projet prévoit la construction d’un bâtiment accueillant des salles d’audience en visioconférences, permettant de présenter les retenus des Centres de Rétention Administratifs aux autorités juridictionnelles dans le cadre de la procédure de rétention. Le projet est situé à proximité de l’aéroport Saint Exupéry de Lyon.

Pour ce projet, nous avons ainsi souhaité renoncer aux effets imposants qui écrasent le justiciable, pour plutôt concevoir un outil : à la fois performant pour la Justice, et offrant des espaces dignes aux retenus comme aux visiteurs, avocats, policiers et au public en maintenant notamment un lien vers l’extérieur.

Notre objectif a également été de concevoir une structure simple permettant une certaine liberté d’agrandissement, d’extension et/ou de recloisonnement, permettant de s’adapter aux mouvements de l’institution. Le bâtiment s’appuie sur une trame structurante de voiles parallèles et équidistants qui permet cette liberté. Le programme prend place entre ces murs, qui servent à la fois de cloisonnement des espaces, participent à la structure, à l’acoustique et à l’ambiance générale des lieux. Le béton brut a été retenu pour ces éléments forts et structurants, pour sa solidité, son aspect fini et ses performances techniques.

Notre projet s’appuie enfin sur la conception d’ambiances à la fois dignes, confortables et symboliques. La matérialité du projet s’en ressent avec une prégnance d’espaces géométriques, de matériaux purs, un jeu d’ambiances et de lumières et un soin abouti des mises en œuvre des matériaux de finition, intégrant l’aménagement intérieur et le mobilier.

Le traitement des toitures permet notamment la création d’un shed apportant de la lumière naturelle dans les salles d’audience, dans un bâtiment qui de par sa fonction comporte très peu de baies. Le couloir d’accès du public est l’autre lieu qui permet de recevoir la lumière naturelle, filtrée par un moucharabieh béton qui autorise à la fois un jeu de lumières, la gestion des vues et le lien avec l’extérieur. Ce moucharabieh devient motif, pattern, et se retrouve à la fois sur les façades en prémurs béton, et dans l’aménagement intérieur (panneaux acoustiques de salles d’audience, mobilier) où il devient vecteur d’ombres et de lumières mais aussi d’identité du bâtiment.

Nous avons en premier lieu fait le choix de concevoir un bâtiment compact. Il en découle une construction parallélépipédique aux surfaces déperditives réduites au minimum. Cette compacité est intimement liée à la rationalité et à la fonctionnalité du plan ; la simplicité étant pour nous un gage de qualité. Elle est également la garantie d’un bâtiment peu énergivore. Bien que le programme tende à réduire le nombre d’ouvertures en façade (dans un souci de sureté), nous avons souhaité privilégier les apports de lumière naturelle dans le bâtiment, y compris en son centre. Cela afin de limiter les besoins en éclairages artificiels et donc réduire les dépenses énergétiques du bâtiment, l’énergie solaire étant bien sûr totalement gratuite.

En plus de participer à la qualité des ambiances intérieures, ces ouvertures, couplées aux moucharabiehs en béton placés devant et derrière les vitrages, permettent à la fois la régulation des apports solaires en été lorsque c’est nécessaire, mais aussi de profiter du rayonnement solaire et de ses apports calorifiques au moment où le soleil est le plus bas en hiver.

La mise en place d’une grande toiture végétalisée pour couvrir la zone publique participe également au comportement thermique du bâtiment. Son profil en aile d’avion et son orientation (pente vers l’ouest) dans le sens des vents dominants (nord et sud) permet de ne pas opposer de résistance à ces derniers. Par ailleurs, la casquette de protection qu’elle offre en façades nord et surtout sud et ouest permet de limiter le rayonnement solaire en saison chaude, et d’éviter ainsi la surchauffe dans le bâtiment.

Les toitures végétalisées participent également au comportement thermique du bâtiment, grâce à leur inertie thermique. Les eaux pluviales sont de plus partiellement stockées dans la terre, permettant de réguler et différer le débit d’eau rejeté et d’optimiser l’infiltration dans le sol. La surface de cette toiture devient par ailleurs le lieu de vie d’une petite faune et d’une flore adaptée, ce qui permet de compenser partiellement l’imperméabilisation de surface engendrée par la construction.

Le projet privilégie et multiplie donc les systèmes actifs pour le rafraîchissement : en premier lieu protéger du rayonnement solaire ; en second lieu favoriser l’inertie thermique par des matériaux adaptés (béton, terre).

CO-TRAITANTS
Économie / Fludies / Thermique : 2MO
Paysage / VRD : SYMBIOSE
Structure : TECO
Acoustique : EAI

Perspectives : HODESCO (Kevin Sew)